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1 octobre 2007 1 01 /10 /octobre /2007 20:57

« Va piano ! » où décalage et poésie

jouent la vie

 

« Va piano ! Propos sans gravité » est la dernière création, franco-belge, de la compagnie Subito presto. Dans ce spectacle comme dans les précédents, les arts se mêlent et se marient, tous « outils au service d’un propos » comme aime à le dire la compagnie.

 

Sur scène, un musicien et un danseur se rencontrent et se prêtent à une valse décalée et légère. Les tableaux se succèdent et avec eux des images fortes et des personnages insolites. Tour à tour, Yvon Bayer danse avec une robe entre les bras, masqué, en ombre chinoise derrière un drap. À chaque fois, c’est la musique qui l’anime. Tel un pantin relié par un fil invisible au pianiste, il évolue au rythme du son.


L’attraction entre les deux artistes est forte, presque palpable. Le piano de Pirly Zurstrassen guide le spectacle, comme la musique guide la vie du danseur, d’une façon grave et un peu répétitive. Peut être cela a-t-il un sens dans l’évocation de la vie à laquelle se prête les deux artistes. Cet aspect métaphorique du spectacle n’est pas évident à saisir. C’est la vie qui est dansée et mise en musique ici, mais le message n’est pas toujours clair. On peut voir dans les personnages dont s’habille le danseur la solitude, le doute, la dépendance. Les choses et les sentiments sont ainsi évoqués, sans plus de manière.


D’ailleurs, les situations se suivent sans raison apparente, sans suite logique. Logiquement, en revanche, le spectacle se termine par la mort. La musique s’arrête et la ballerine vêtue de noir s’effondre sur le piano. Le noir se fait alors sur scène, en même temps qu’un drap blanc recouvre la danseuse inanimée.


va-piano-web.jpg

© Georges Méran


Malgré ça, la création n’est ni morbide ni lugubre. La musique trouve parfois des accents de gaieté, les images sont belles, les artistes drôles par moments. Le danseur est souvent retenu par un fil, attaché par le dos. Il danse alors en apesanteur, tandis que le piano glisse sur ses roulettes. Cette mise en scène donne légèreté au spectacle, et renforce la poésie des éléments visuels. Car ce spectacle est un plaisir de chaque instant pour les yeux.


On peut quand même faire un reproche. La rencontre des deux artistes évoque la vie, suscite des questions… mais les laisse sans réponses. Une sorte de doute et d’interrogation reste chez le spectateur, une fois les applaudissements terminés. Qu’ont-ils voulu nous dire ? Car, s’il semble bien que le spectacle ait voulu dire quelque chose, la proposition n’est pas claire. Yvon Bayer a dit un jour « L’heure est grave, mais ne nous prenons pas au sérieux ». Peut-être est-ce simplement vers cette idée que tend le spectacle.


En bref, cette création pluridisciplinaire ne semble pas tout à fait aboutie. Mais, drôle, belle et poétique, elle est à voir. C’est en plus l’occasion de se rendre au Théâtre des Doms, qui a accueilli la compagnie en résidence. C’est un lieu agréable, et vivant, même si ce n’est pas l’été ! 


Pauline Goldfarbe

Les Trois Coups

www.lestroiscoups.com


Va piano ! Propos sans gravité

Cies Subito presto et Point d’ancrage

Mise en scène : Jean-Michel Frère

Avec : Pit Agami, Yvon Bayer et Pirly Zurstrassen

Composition : Pirly Zurstrassen

Chorégraphie : Yvon Bayer

Lumières : Jérôme Mathieu

Théâtre des Doms • 1, bis rue des Escaliers-Sainte-Anne • 84000 Avignon

+33 (0)4 90 14 07 99

info@lesdoms.eu

www.lesdoms.eu

Samedi 29 septembre 2007 à 20 h 30 et dimanche 30 septembre 2007 à 17 heures

14 € | 10 € | 6 €

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