Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 janvier 2008 7 27 /01 /janvier /2008 17:08

Feu d’artifice à la Cartoucherie

de Vincennes

 

Le jeune roi de Navarre et ses trois compagnons, Biron, Longueville et Dumaine, font le serment de renoncer à l’amour pour consacrer à leurs études les trois prochaines années de leur existence. Ce serment sera mis en péril à l’arrivée de la princesse de France et de ses trois suivantes, Rosaline, Catherine et Maria.

 

Du Shakespeare ciselé, porté par des voix puissantes, remarquablement soutenu par la diction imposante du roi Ferdinand (Alexandre Zloto). Très belle et forte présence par ailleurs des têtes couronnées, suivies de leurs gouleyants acolytes, lestés d’une gracieuse sensualité côté dames.

 

Les couples se choisissent dès la première rencontre et n’auront de cesse de se chercher sans se toucher. Alors on court, on crie, on espionne, on se frôle, on se moque, on se gausse, on se jauge, on se renifle, on se tait en pouffant, on se tourne autour, et autour de ce charmant dadais de Boyet (Dan Kostenbaum) à la voix de crooner.

 

undefined

© Thérèse Gacon 

 

Les rires fusent, les gags répondent aux pitreries. On entend aussi quelques obscénités traitées sur le mode burlesque, notamment dans le spectacle donné en seconde partie par Holopherne (Emmanuelle Bourdier) et Nathaniel (Davis Baqué) : la scène du zizi fait hurler de rire les plus jeunes et les marquera irrémédiablement du sceau du théâtre grâce à Courge (Nicolas Vallet). La palme revient à ce personnage, dont les mimiques provoquent des gémissements de compassion dans le public. Il est touchant, il est attendrissant, il est savoureux, et le couple qu’il forme avec Jacquinette (Julie Autissier) est un régal.

 

Les corps s’emballent, s’enroulent, s’enlacent, se heurtent et s’entrechoquent sous prétexte de danse. L’éclectisme musical illustre bien l’ambivalence des sentiments de ces adolescents torturés par leurs pulsions et la bienséance à laquelle il faudrait se tenir. Les chorégraphies sont alertes et piquantes, et le désir contenu s’exprime dans les corps qui se tordent et l’humour de leurs pirouettes. Rosaline (Maria Kiran) et Beronne (Franck Saurel) en donnent une brillante démonstration en fin de première partie.

 

Beaucoup de rire, d’émotion et d’enthousiasme dans l’inconfort douillet du Théâtre du Soleil. Le spectacle est joyeux, enlevé et espiègle à l’image de ses talentueux interprètes. Bref, Shakespeare s’éclate à la Cartoucherie de Vincennes. 

 

Mylène Larchevêque

Les Trois Coups

www.lestroiscoups.com


Peines d’amour perdues, d’après Shakespeare

L’Instant d’une résonance • 53, rue du Général-Leclerc • 78570 Andresy

Traduction et adaptation : Ariane Bégoin

Mise en scène : Hélène Cinque

Avec : Charlotte Andres, Maria Kiran, Christine Hooper, Camille Hakoune, Dan Kostenbaum, Alexandre Zloto, Franck Saurel, Charles Gonon, Mathieu Coblentz, David Levadoux, Julie Autissier, Nicolas Vallet, David Baqué, Emmanuelle Bourdier, Victor Arancio

Chorégraphies : Marie Barbottin

Scénographie : Deborah Zloto, Milie Shaham

Construction décors : Frank Saurel, David Levadoux

Lumières : Pierre Martin, Jean-Philippe Morin

Costumes : Cécile Gacon, Rachèle Raoult

Musique : Jean-Philippe Audin, Pierre Martin, Julien Valakou

Production|diffusion : Élise Nerrant

Théâtre du Soleil • Cartoucherie • route du Champ-de-Manœuvre • 75012 Paris

Mº Château-de-Vincennes, ligne 1 et navette gratuite ou bus 112

Réservations : 01 43 98 26 10

Du 25 janvier au 10 février 2008 et du 18 au 29 juin 2008

Du mardi au vendredi à 20 h, le samedi à 15 h et 20 h, le dimanche à 15 h

Dimanche 10 février 2008 à 20 h

Durée : 2 h 20, entracte 30 min

15 € | 12 € | 8 €

Partager cet article

Repost0

commentaires

S
Merci Vincent Cambier pour votre message. Je vous souhaite une excellente année remplie de joie et de réussite. Que votre site de qualité perdure. Cordialement. Sophie Monnier
Répondre

Rechercher