Ma mère ne m’a pas trouvé beau
Vous raconter l’histoire de « Cyrano de Bergerac », cette œuvre de cape et d’épée, de panache, de bons mots, de situations drôles et pathétiques, d’un romantisme fou et d’un esprit si typiquement français, est-ce bien raisonnable ?
L’important est ce qu’en a fait le Théâtre du Kronope. Autant le dire tout de suite : c’est une réussite ! Après le triomphe, il y a deux ans, de Notre-Dame de Paris, cette troupe risque fort d’être abonnée au succès. Et c’est mérité.
Ce spectacle respire la belle ouvrage, à l’ancienne. Du cousu main, tissé patiemment point par point, avec amour et générosité.
La mise en scène de Guy Simon est une chorégraphie réglée au millimètre. C’est constamment vif, rythmé, inventif. Costumes de Fabienne Varoutsikos, décors de Christophe Brot, Gilles Cailleau, Denis Charpin et lumières de Gilles Cailleau et Céliman Mezatni contribuent également à notre plaisir.
Tous les comédiens incarnent avec talent cet « opéra de papier » : Bertrand Beillot, Nathalie Lasserre, Edwige Pellissier, Joëlle Richetta et Guy Simon (succulent de Guiche). Mais la palme revient incontestablement à Gilles Cailleau, Cyrano vif-argent.
Voilà ce qu’on appelle du théâtre « élitaire pour le peuple ». ¶
Vincent Cambier
Les Trois Coups
Cyrano de Bergerac, d’Edmond Rostand
Cour de la faculté des sciences
33, rue Louis-Pasteur • Avignon
Du 9 juillet au 3 août à 21 h 45 (2 heures)
Tarifs : 90 F et 65 F