Victor, un enfant surdoué, fête l’anniversaire de ses neuf ans, un soir, « le 12 septembre 1909, entre 20 heures et minuit », selon l’auteur. Il accède ainsi au monde des adultes pour en devenir l’empêcheur de penser en rond. Il sera le révélateur (au sens photographique du terme) de tous les travers des hommes : bêtise, bassesse, hypocrisie, bellicisme…
Roger Vitrac a construit une machine surréaliste et provocante, qui va s’emballer dès les premières minutes. Les adultes vont en prendre plein la gueule… mais le feront payer très cher à Victor. « Et voilà le sort des enfants obstinés. »
Il faut le savoir, le parti pris de mise en scène évacue l’aspect émotionnel de cette pièce. En revanche, Jean-Christian Grinevald a été très exigeant avec ses jeunes comédiens. Ils ont travaillé très dur sous sa férule.
Le résultat est à la hauteur de cette rigueur : ils sont tous très convaincants. Il convient de les citer tous : Léna Bréban, Virginie Darmon, Valérie Daudon, Thibault Lacroix, Jérôme Lagrèze, Florence Legouis, Stéphane Serfati, Nourit Sibony et Alexandre Zambeaux.
Les costumes de Nathalie Notin et Charlotte Paris sont très originaux. Les maquillages de Jérôme Jardin sont très réussis. Et la mise en scène de Jean-Christian Grinevald est inventive et très rythmée.
La compagnie Les 13 ô baigneur a réalisé là un bien beau travail. ¶
Vincent Cambier
Les Trois Coups
Victor ou les Enfants au pouvoir, de Roger Vitrac
Théâtre de l’Escalier-des-Doms
à 19 h 5 jusqu’au 31 juillet (1 h 30)
Tarifs : 85 F et 60 F