« Rayonner sur toute la ville »
Par Céline Doukhan
Les Trois Coups.com
Dans un festival, qui coordonne les relations entre les artistes et les lieux de spectacle ? Qui prévoit les transports des uns, les besoins des autres ? Bref, qui est le lien (voire le liant) indispensable ? Le chargé de production, bien sûr. À Montauban, il s’appelle Marion Dupouy. Entretien.
Marion Dupouy | © Céline Doukhan
Les Trois Coups. — En quoi consiste votre métier de chargé de production ?
Marion Dupouy. — C’est un rôle de coordination entre les différents acteurs du festival : artistique, technique, administratif, presse, public… Je fais le lien entre eux et j’assure la redistribution de l’information.
Les Trois Coups. — Comment se situe votre action en amont du festival et au moment de l’évènement ?
Marion Dupouy. — En amont, nous avons des réunions. Le premier point à déterminer est la date : sans date, impossible de contacter des artistes pour définir une programmation, l’aspect le plus important ! Nous discutons avec Jean-Marc Andrieu, le directeur artistique du festival. Certaines idées émergent, sont conservées ou bien abandonnées. Par exemple, nous avions un moment pensé à Laura Flessel, la championne d’escrime, pour être la marraine du festival. Jean-Marc avait entendu qu’elle lisait justement la vie du Chevalier de Saint-George ! Mais c’était trop compliqué…
Les Trois Coups. — C’est la deuxième édition du festival. Comment avez-vous pris en compte l’expérience de la première édition ?
Marion Dupouy. — Nous avons fait un effort sur la communication. La première fois, nous avons eu le feu vert de la mairie au printemps pour un festival se déroulant à l’automne ! Nous avons tardé à mettre en place la programmation, et donc à mettre en route la communication. En plus, il n’y avait pas de salarié pour le festival. Cette année, je suis salariée par Les Amis des Passions, qui organise le festival. En effet, l’orchestre Les Passions est un producteur, non pas un organisateur de spectacles. Et, comme je suis par ailleurs intermittente, je peux travailler sur des missions courtes.
Les Trois Coups. — Le festival a-t-il pu développer des partenariats ?
Marion Dupouy. — Le principe d’un festival, c’est d’essayer de rayonner sur toute la ville, de ne pas être confiné dans un lieu. Nous avons donc cette année plusieurs salles : le théâtre bien sûr, mais aussi l’espace des Augustins, qui nous est prêté par le conseil général, ou encore, une nouveauté cette année, l’église Saint-Joseph. Nous utilisons aussi le temple protestant. Ce sont d’ailleurs autant de lieux à aménager, car ils ne sont pas faits pour accueillir des spectacles. Pour ces installations, ce sont, par exemple, les équipes du théâtre qui réalisent l’installation, le plan lumière…
Au moment du festival lui-même, le problème qui peut se poser en termes de gestion est le chevauchement d’une répétition et d’un concert, par exemple. Mais, en définitive, les grands enjeux, eux, ne se chevauchent pas : programmation, communication… Tout cela se passe en amont. En revanche, il peut bien sûr y avoir des imprévus, dus notamment à des imprécisions dans les contrats avec les musiciens…
Les Trois Coups. — Comment le festival est-il financé ?
Marion Dupouy. — La mairie est le principal financeur. Sans le soutien de la mairie, le festival ne peut pas se faire. La mairie soutient l’orchestre des Passions, mais aussi le festival lui-même. Par ailleurs, nous avons également fait des demandes de partenariat avec des structures extérieures, mais nous n’avons toujours pas de réponse. Cela peut paraître aberrant, car le festival, lui, est déjà en cours, mais il en va souvent ainsi… Nous comptons aussi sur la billetterie, bien sûr. Enfin, nous avons des partenariats avec des commerces de Montauban, utiles pour la partie « accueil » des musiciens, journalistes, etc. pour le logement et les repas. ¶
Propos recueillis par
Céline Doukhan
Voir la chronique nº 1 de Céline Doukhan.
Voir la chronique nº 2 de Céline Doukhan.
Voir aussi Vivaldi prima donna, critique de Céline Doukhan.
Voir aussi Festival de La Chaise-Dieu, chronique nº 3 de Céline Doukhan.
Voir aussi Entretien avec Jean-Marc Andrieu, par Céline Doukhan.
Voir aussi Festival Passions baroques, chronique nº 1 de Céline Doukhan.
Festival Passions baroques à Montauban, sous la direction artistique de Jean-Marc Andrieu
Divers lieux de la ville
Réservations : 05 63 63 60 60 ou 05 34 44 18 18
Du 22 mars au 24 mars 2013
20 € | 12 € | 10 €
