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24 juillet 1999 6 24 /07 /juillet /1999 00:25

Un souffleur à l’âme époustouflante

de générosité

 

theatre2-reduit-copie-2.jpg

 

Un auteur et sa moitié (impayables Dominique Falcoz et Benoît Cassard) tentent de nous raconter l’histoire d’Ildebrando Biribo’, souffleur textuel…

 

C’est incontestablement l’un des plus beaux spectacles du Off. Irrémédiablement et unanimement. Voilà un miracle d’humanisme, de mécanique théâtrale, de marivaudage amoureux sur le métier de comédien, d’écriture mimétique et imagée, un hommage fou à la mission dramatique par une mise en abyme merveilleusement jouissive, le tout mitonné aux petits oignons par Emmanuel Vacca, au regard de miel. Ildebrando Biribo’ est un mirage qui rend les hommes meilleurs. L’auteur-acteur-metteur en scène doit être soutenu par la Sécurité sociale, tant il soigne et guérit si bien les bleus à l’âme du peuple humain. 

 

Vincent Cambier

Les Trois Coups

www.lestroiscoups.com


Ildebrando Biribo’, d’Emmanuel Vacca

Avec : Emmanuel Vacca, Dominique Falcoz et Benoît Cassard

Le Funambule, à 17 h 30,

90 F et 65 F

04 90 14 69 29

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23 juillet 1999 5 23 /07 /juillet /1999 14:01

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23 juillet 1999 5 23 /07 /juillet /1999 13:55

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22 juillet 1999 4 22 /07 /juillet /1999 17:15

Notre crucifiante histoire d’amour

 

theatre2-reduit.jpg

 

Lui : « Je voudrais me désintoxiquer de toi. » Elle : « J’ai trop mal ! » Écume des jours d’un couple fané. Cristallisation et lent accouchement des incompréhensions, des malentendus entre un homme et une femme qui s’aiment.

 

La mise en scène d’Hélène Darche est d’une nudité absolue pour mieux laisser monter doucement la mousse verbale poétique de Christophe Allwright, d’une finesse de rasoir. Cette prose musicalise un bruissement logorrhéique si vrai qu’il peut vous troubler et vous faire mal. La blanche sobriété du jeu émouvant, au ras de l’âme, d’Hélène Darche contraste magnifiquement avec le noir des pendrillons. L’acteur Christophe Allwright, un peu moins parfait que le dramaturge, est néanmoins constamment juste. 

 

Vincent Cambier

Les Trois Coups

www.lestroiscoups.com


À quel moment la poussière tombe, de Christophe Allwright

Le Petit Chien à 22 h 45 (1 h 10)

90 F et 65 F

04 90 85 25 87

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21 juillet 1999 3 21 /07 /juillet /1999 17:27

Buster Keaton déconneur et chanteur

 

theatre2-reduit-copie-2.jpg

 

Imaginez un long Buster Keaton furieux et tendre qui déconnerait et qui chanterait : c’est Christophe Bonzom craché-juré. Cet olibrius imprévisible a désormais une maîtrise totale de son art vocal, gestuel et interprétatif. Ses chansons – ma préférée : la Montée en chair, d’Olivier Comte, à cause de son écriture en crescendo dramatique – glissent au fond des oreilles pour arriver, via le lacis sinueux des artères, directement dans le cœur et dans le ventre. C’est bon comme un croissant chaud croustillant avec du café. Fort. Fort comme des paroles généreuses, engagées, belles, nécessaires, vitales.

 

Et le bougre n’a même pas la décence élémentaire d’avoir le talent discret : des affiches bizarres indiquent partout dans Avignon qu’il signe son crime à la Manutention à 21 h 30, tous les jours. 

 

Vincent Cambier

Les Trois Coups

www.lestroiscoups.com


Bonzom en concert

La Manutention à 21 h 30 (1 h 15)

Tarifs : 85 F et 60 F

04 90 16 00 27

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20 juillet 1999 2 20 /07 /juillet /1999 14:14

Mady Mantelin-Chouraqui,

une comédienne au bout du cœur

 

J’ai déjà fait un comte-rendu – élogieux – de la pièce Couple ouvert à deux battants, de Dario Fo et Franca Rame, mise en scène par Alexandre Tchobanov. C’était au Festival d’Avignon 1998, au Théâtre du Balcon. Je l’ai revue cette année au même festival, cette fois-ci au Théâtre de La Luna.

 

Je veux maintenant revenir sur celle que j’avais qualifiée d’« ogresse de scène » en 1998.

 

Raconter la comédienne Mady Mantelin-Chouraqui, c’est comme raconter un félin et un volcan. Au repos, c’est comme une puissance souterraine qui gronde. En action, c’est une éruption de lave.

 

Alors, évidemment, ses partenaires de scène ont intérêt à lui tenir la dragée haute. Sinon son talent en fusion les emporte, les brûle, les vitrifie. Ne demeurent d’eux que des restes calcinés.

 

Mais alors : cette tornade n’est-elle ni maîtrisable ni maîtrisée ?

 

Au contraire, elle s’abandonne aux directives de ses metteurs en scène, souple et ouverte.

 

Au contraire, elle possède son métier de comédienne sur le bout des lèvres, sur le bout des gestes, sur le bout des regards.

 

Sur le bout du cœur. 

 

Vincent Cambier

Les Trois Coups

www.lestroiscoups.com


Couple ouvert à deux battants, de Dario Fo

Mise en scène : Alexandre Tchobanov

La Luna • 2, rue Séverine • Avignon

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19 juillet 1999 1 19 /07 /juillet /1999 12:54

Délicieusement absurde


Par Vincent Cambier

Les Trois Coups.com


En présentant cette pièce tissée dans des nouvelles du Barcelonais Quim Monzó, la compagnie Pli urgent de Lyon prend un risque. Le Off sert-il à autre chose ?

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En tout cas, je me suis bien amusé à la vision de ces Aiguilles. Marie-Hélène Ruiz (belle, malicieuse et coquine), Pierre Tarrare (comique décalé ébouriffant) et Christian Auger (délicieusement absurde) nous entraînent joyeusement dans un quotidien buñuelien, pervers, violent, sensuel, hors normes, drôle, et qui appelle un chat un chat. Un chat qui serait en rut, voyez… On n’est pas loin de Kafka non plus. Là, ça grince un peu plus. J’y ai trouvé aussi une belle histoire d’amour.

Bon, qu’est-ce que vous attendez ? 

Vincent Cambier


Pourquoi les aiguilles d’une montre tournent-elles dans le sens des aiguilles d’une montre ?

De Quim Monzó

Compagnie Pli urgent

Théâtre la Luna à 21 h 30 (1 heure)

04 90 86 96 28

85 F et 60 F

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18 juillet 1999 7 18 /07 /juillet /1999 12:39

Une tribu de saltimbanques lyonnais au Off

 

Au Festival d’Avignon, il y a toujours des histoires surprenantes. Ainsi cette « tribu » de comédiens lyonnais, les Chambon. À eux quatre, ils jouent dans cinq spectacles différents (voir ci-dessous) ! Jacques (trente-six ans) et Luc (trente-trois ans) Chambon sont frères, Marie-Émilie Nayrand (trente-deux ans) est leur sœur et Brigitte Jouffre (quarante-trois ans) est l’épouse de Jacques. Ils viennent tous les ans au Festival, car, comme le dit Jacques : « C’est dans le Off que se joue une grande partie de la diffusion du spectacle vivant en France. »

 

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À cet égard, ils ont un très mauvais souvenir, quand ils ont présenté Chez les Titch, de Calaferte, au Big Bang, en 1996. Le public a adoré le spectacle, c’était plein tous les jours ! Trois cents programmateurs ont vu cette admirable pièce. Résultat : « achetée » seulement vingt-cinq fois ! À désespérer ! Heureusement qu’il y a d’autres moyens de manger : théâtre d’entreprise, voix pour la publicité, radio, films institutionnels, courts métrages, cinéma… Et la maman et belle-mère de la tribu n’est-elle pas inquiète des aléas de leur profession ? Claire Chambon leur a déjà répondu, il y a longtemps : « Il vaut mieux réussir sa vie que de réussir dans sa vie ! »

 

Par ailleurs, « le travail pédagogique est très important », affirme Marie-Émilie, à l’unisson du reste de la famille. Ils animent tous des ateliers, en tournée, avec des écoles, avec des compagnies non professionnelles et chez eux, à Lyon, toute l’année (voir les coordonnées ci-dessous).

 

Ce sont toujours les femmes qui ont le dernier mot. Avant de partir, Brigitte me confie : « Je suis très contente parce que, pour la première fois depuis sept ans, il y a une autre fille dans la compagnie Sortie de route. Elle s’appelle Christine Lavorel et elle est très sympa. »

 

En tout cas, la relève est assurée puisque Victor et Pauline Chambon, les enfants de Jacques et Brigitte, sont déjà des petits artistes. Le premier a été figurant au TNP dans Médée et a obtenu le rôle principal d’un téléfilm, Louis et le manège. La seconde suit activement des cours de théâtre. La boucle est bouclée. 

 

Vincent Cambier

Les Trois Coups

www.lestroiscoups.com


Les spectacles de la tribu au Festival d’Avignon

La famille Chambon se produit dans cinq spectacles différents :

Nous crions grâce, la Poulie, 12 h 30, 80|55 F ;

J–2, Big Bang, 16 heures, 90|65 F ;

Nez à nez, le Colibri, 14 h 30, jours impairs et Dom Juan derniers jours, le Colibri, 14 h 30, jours pairs ;

Poule fiction, Théâtre de l’Oulle, 19 heures, 90|60 F.

* Cie Sortie de route • 69004 Lyon | 04 78 30 12 88

* Cie le Voyageur debout • 69004 Lyon | 04 72 98 88 27

* Cie Acting Studio • 69005 Lyon | 04 72 07 08 99

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17 juillet 1999 6 17 /07 /juillet /1999 00:42

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16 juillet 1999 5 16 /07 /juillet /1999 14:24

Quand le théâtre n’est qu’une question

de confiance

 

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Avant le Festival, Olivier Comte, comédien, appelle Dominique Fataccioli, directeur du Théâtre du Bourg-Neuf : « Je n’ai pas d’argent, mais je veux venir jouer chez toi le Vieux Clown dont le cœur fait des fugues » (N.D.L.R. : il y était l’année dernière). L’intéressé répond : « Oui, tu es le bienvenu à Avignon. On a confiance parce qu’on connaît la qualité de ton spectacle, tu fais partie de l’histoire du Bourg-Neuf, on réglera les affaires sur place. »

 

Il ajoute maintenant : « La suite ne nous a pas démentis puisque le Vieux Clown refuse du monde tous les jours. Les gens ne s’y sont pas trompés : le talent finit toujours par payer. Et je dirais, plus généralement, qu’il n’y a jamais eu autant de monde dans les salles. Le Off s’est recentré sur le vrai théâtre et a abandonné le folklore. »

 

Olivier Comte, lui, précise : « Le Off est une forêt de lucioles, les gens viennent briller pendant un mois. Mais il y a des prédateurs. On ne prévient jamais assez les artistes. Ça bruisse, ça brille… mais les mantes religieuses sont tapies dans l’ombre. Des troupes y laissent leur culotte. Alors quand des directeurs s’impliquent affectivement pour le travail artistique, c’est fabuleux. D’ailleurs, quand des compagnies sont fidèles à un lieu, comme le Bourg-Neuf, ce n’est pas par hasard ! » 

 

Vincent Cambier

Les Trois Coups

www.lestroiscoups.com


Le Vieux Clown dont le cœur fait des fugues, de Matéï Visniec

Théâtre du Bourg-Neuf

Spectacle tous les jours à 16 heures (1 h 10), 90 F et 65 F

Renseignements au 04 90 85 17 90

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