Christian Schiaretti est reconduit à la tête du T.N.P. à Villeurbanne (annonce)

30.05.2013

Reconduction de Christian Schiaretti

Annonce de Trina Mounier

Les Trois Coups.com

La nouvelle est tombée il y a quelques semaines déjà et n’est plus un secret pour personne… mais ce fut une surprise, malgré tout. D’une part, peu de directeurs d’institutions culturelles ont été reconduits par le ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, et Christian Schiaretti fait figure d’exception. D’autre part, nombreux sont ceux qui, au prétexte de l’ambition de l’homme, prédisaient (et cela presque depuis la première nomination) son départ prochain pour d’autres horizons…

christian-schiaretti-615 dr

Christian Schiaretti | © D.R.

Toujours est-il que le directeur du T.N.P. entame aujourd’hui son troisième mandat à la tête de la vénérable institution et, même si les couloirs continuent à bruire d’une candidature future pour la Comédie-Française, il aura consacré au théâtre de Villeurbanne au moins six années de sa vie, et un nombre considérable de créations. Sous sa direction, le théâtre aura changé de peau sans changer d’âme : les bâtiments rénovés sont plus confortables, plus spacieux, plus à même d’accueillir diverses propositions et formes… Car l’ambition de Christian Schiaretti n’est pas seulement personnelle.

Il a en effet sans cesse proclamé sa volonté de redonner au T.N.P. tout son sens de théâtre national et populaire. Et il l’a mis en actes avec détermination. Ce qu’il décline avec une foi inébranlable dans le service public. Ce n’est, dit-il, pas l’artiste qui est subventionné dans une scène nationale, mais le public. Le théâtre, notamment à travers sa programmation, doit « servir » le public.

Et comment une programmation peut-elle mieux remplir cette fonction qu’à travers la construction d’un répertoire ? Christian Schiaretti n’aura eu de cesse de mettre le répertoire au centre de la création en montant de grandes œuvres oubliées ou à la distribution pléthorique, « immontables ». Il sait prendre des risques comme il sait aussi, humblement, apporter un regard personnel sur des œuvres classiques qu’il considère nécessaires. Des créations qu’il reprend d’une année sur l’autre parce que le public en redemande… D’une Saison au Congo d’Aimé Césaire au Roi Lear de Shakespeare en passant par les petits bijoux de farces méconnues de Molière, son éventail est large…

Enfin, tout cela ne serait possible sans une vraie troupe permanente qui participe aux créations, suit les tournées, s’engage dans les reprises, collabore avec d’autres structures comme le T.N.S. ou Les Tréteaux de France, travaille avec d’autres metteurs en scène aussi.

L’amour de Christian Schiaretti pour un théâtre au service du public est évidemment exigeant : il octroie une grande place à la poésie et à la philosophie (à travers un partenariat avec l’Université populaire, l’Unipop, ou la mise en scène de la République de Platon de et avec Alain Badiou) et propose une véritable formation continue par l’intermédiaire de la maison des Comédiens, véritable réserve d’acteurs complices…

C’est par ce foisonnement d’artistes dans un lieu permettant des travaux, des répétitions et des représentations dans un même temps, un lieu vivant capable de mettre en œuvre de « grandes aventures théâtrales et artistiques » qu’il a su préserver l’identité du T.N.P. et lui assurer la renommée qui fait courir les spectateurs. ¶

Trina Mounier

Voir aussi Mai, juin, juillet, critique de Trina Mounier.

Voir aussi Don Quichotte, critique de Trina Mounier.

Voir aussi le Grand Théâtre du monde, critique de Trina Mounier.

Voir aussi Autour de la République de Platon, critique de Trina Mounier.

Voir aussi Gauvain et le Chevalier vert, critique de Trina Mounier.

Voir aussi le Laboureur de Bohême, critique de Trina Mounier.

Voir aussi Philoctète, critique de Cédric Enjalbert.

Voir aussi Cinq comédies de Molière, critique de Lise Facchin.

Voir aussi Cinq comédies de Molière, critique de Cédric Enjalbert.

Voir aussi la Célestine et Dom Juan, critique de Laura Plas.

Voir aussi Ruy Blas, critique de Vincent Cambier.