Le journal quotidien du spectacle vivant en France. Critiques, annonces, portraits, entretiens, Off et Festival d’Avignon depuis 1991 ! Siège à Avignon, Vaucluse, P.A.C.A.
Par Les Trois Coups
Entretien
avec Pierre-Marie Cuny (7)
Par Céline Doukhan
Les Trois Coups.com
Requalifier les lieux, retrouver une unité.
Les Trois Coups.— Dans les lieux, il n’y a plus tellement de spectacles à la halle de Villars…
P.-M. Cuny.— C’est volontaire.
Les Trois Coups.— À quoi est-ce dû ? Ce n’est pas un lieu satisfaisant ? Avant, il y avait pas mal de spectacles, en particulier des spectacles de danse…
P.-M. Cuny.— C’était très segmenté. Tout ce qui était répertoire était ici au théâtre, et tout ce qui était prétendument new wave, hip-hop, contemporain, jazz, variétés était là-bas. Il y a deux problèmes. Le premier : monter des spectacles à la halle de Villars demande beaucoup de dérangement pour notre petite équipe technique, avec une exigence de mobilité qui peut poser problème. Le deuxième, c’est que finalement il y a deux lieux, mais deux lieux qui ne sont pas qualifiés. C’est-à-dire que le théâtre, j’essaie, dans ces espaces hors plateau, de le qualifier. Je ne sais pas si vous avez remarqué à l’extérieur, on a quand même trois kakemonos qui annoncent la saison. Donc, ça démontre que cette maison vit. Elle propose des choses, déjà à l’extérieur, alors qu’avant il n’y avait rien. La Belle au bois dormant…
« les Fourberies de Scapin » | © D.R.
À l’intérieur, dans le hall, le soir, c’est un peu tristounet. Jean-Philippe, notre créateur technique, va donc nous faire une création lumière pour qu’il y ait une chaleur qui passe. Notre saison, c’est l’hiver ! Et puis on a par exemple qualifié ces trois boiseries dans le hall en mettant à nouveau trois kakemonos, c’est-à-dire qu’on ne met plus d’affiches punaisées. Ainsi, le public peut cheminer de panneau en panneau pour voir la programmation. On va avoir deux écrans à plasma pour passer des vidéos, des diaporamas, la présentation de la saison, des extraits de captations de spectacles, aux deux extrémités du hall. On a maintenant aussi de beaux panneaux d’affichage et on peut avoir trois spectacles d’avance. Donc, j’ai voulu petit à petit qualifier ce lieu. Et mettre la qualité d’accueil sur le Théâtre de Fontainebleau, théâtre de centre-ville, plutôt qu’à Villars : à Villars, je n’en ai même pas l’occasion parce que vous n’avez même pas d’entrée couverte de billetterie. Quand vous êtes à Villars, vous attendez dehors. Ça va très bien quand il fait beau, mais quand il fait moins 15, comme il a fait cette année pour Hugues Auffray, ou quand il pleut… Qu’est ce que vous pouvez faire ? Villars sert pour les associations, pour le Barouf qui y répète en ce moment, mais c’est à peu près tout.
Enfin, c’est une histoire de plateau et de public. Vous savez, la halle de Villars au Bréau… Les gens qui y venaient étaient déjà des spectateurs. Et puis ce n’est pas parce qu’on est dans un site inscrit à l’Inventaire (l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques) qu’on n’a pas le droit de faire Jonasz, de la danse contemporaine. On peut y jouer aussi bien Rousseau que Molière ou Jonasz, que la Confidence des oiseaux, etc. Et même si les publics sont un peu segmentés, ils se croiseront peu ou prou et connaîtront ce lieu. C’est se resserrer, se retrouver dans une unité. ¶
Recueilli par
Céline Doukhan
Théâtre de Fontainebleau • 6, rue Denecourt • 77300 Fontainebleau
Responsable : Pierre-Marie Cuny
Réservations : 01 64 22 26 91
Courriel : theatre.fbleau@wanadoo.fr
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