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Le journal quotidien du spectacle vivant en France. Critiques, annonces, portraits, entretiens, Off et Festival d’Avignon depuis 1991 ! Siège à Avignon, Vaucluse, P.A.C.A.

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« L’Écume des jours », de Boris Vian (critique), Théâtre de Belleville à Paris

Spectateur cherche Vian désespérément


Par Olivier Pansieri

Les Trois Coups.com


Par la rumeur alléché, me voici au tout nouveau Théâtre de Belleville pour voir ce qu’une jeune compagnie, le collectif La Bouée, a fait de « l’Écume des jours ». De la mousse, sans rien dessous.

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« l’Écume des jours » | © D.R.

Comme tout le monde, je gardais un souvenir ému du cher chef-d’œuvre, que je n’avais pas relu depuis mon adolescence. En arrivant, l’endroit lui-même me disait quelque chose. Et pour cause ! C’est le bon vieux Tambour royal, qui vient d’être refait de fond en comble. Nous y reviendrons avec une interview de Laurent Sroussi, directeur de ce « nouveau » lieu. Beaux espaces, machinerie neuve, fauteuils de salle de projection, on est comme des coqs en pâte dans ce grenier new-look.

Hélas, le spectacle itou. En pâte, et en panne. À gauche, Pierre Gascoin, qui accompagne au piano et au « bruitophone » la prestation de ses camarades. Au centre, des cubes de toutes les couleurs comme à la maternelle. Sur les cubes, Isis, Nicolas, Colin, puis Chick et Alise, et enfin Chloé, bref tous les protagonistes. Mention spéciale pour les costumes apparemment dus à tout le monde, car personne ne les revendique, ni dans le programme ni ailleurs.

Quelques expressions stéréotypées

Dommage, car c’est l’une des grandes idées de cette adaptation. Des panoplies, que les comédiens se scratchent et se descratchent du corps pour « entrer dans la peau » de leur personnage. Choucroute meringuée en guise de coiffure, quelques expressions stéréotypées, des yeux ronds, et c’est tout. Qu’est-ce que ces caricatures essaient de me dire ? Impossible de me rappeler la moindre bribe du texte. De Vian pourtant, un comble ! Le tout m’a fait penser au Casimir de l’Île aux enfants. Un Casimir à peine plus vieux, mais aussi bêta.

Car, c’est la seconde « grande idée » : tous les copains soufflent, brochure en main, à celle ou à celui qui joue. Cette fois, on est plus près des « grands » de la scène subventionnée qui, eux aussi, usent et abusent de cette harassante mise en cause de la narration. De grâce, ennemis de la ressemblance, faites de la peinture ! Non figurative, bien sûr. Nous, on veut y croire. Et là, on n’y croit pas. Mais alors pas du tout. Passé les dix premières minutes, où l’on s’amuse des bruitages, lancés de son bruitophone par le fameux Pierre Gascoin, on commence à regarder le plafond, chouette d’ailleurs, avec de vraies poutres. Bref, on se fiche éperdument de ce qui peut arriver à tous ces gugusses empaillés dans leur cuirasse de carton.

Les interprètes ne sont pas en cause : ils sont jolis, ont l’air sympa, font des mouvements avec la bouche mieux synchronisés que Wallace et Gromit. N’empêche que rien ne se passe, ni ne passe. Si ! Un film tout d’un coup ! Un dessin animé, un vrai, de dix minutes sur le mariage de Chloé et de Colin. Bon. Tout cela reste pour moi au ras des pâquerettes, en caoutchouc bifluoré, qu’Alise offre à Chloé pour qu’elle ne meure pas. Un petit bouquet de fleurs fraîches m’aurait mieux fait penser au pauvre Boris, que je n’ai retrouvé à aucun moment. En fait de Casimir, c’est moi le dinosaure. Aux premiers rangs, des jeunes font un triomphe à cette (longuette) bulle de savon. Je reprends mon pardessus et me sauve. Je dois être trop vieux. Ou trop con. 

Olivier Pansieri


L’Écume des jours, de Boris Vian

Collectif La Bouée • île de Ré

Mise en scène : Béatrice de La Boulaye

Adaptation : Judith Davis (lauréate du prix C.N.T. 2008 pour l’adaptation de l’Écume des jours)

Avec : Blandine Bury, Hubert Delattre, Cindy Doutres, Marie Hennerez, Nicolas Guillot, Romain Vissol

Piano et bruitages : Pierre Gascoin

Coproduction collectif La Bouée • île de Ré / Le Gallia Théâtre, scène conventionnée de Saintes

En partenariat avec le C.A.C. Moulin-du-Roc, scène nationale de Niort

Théâtre de Belleville • 94, rue du Faubourg-du-Temple • 75011 Paris

www.theatredebelleville.com

Réservations : 01 48 06 72 34

Du 25 octobre au 31 décembre 2011, du mardi au samedi à 21 heures, dimanche à 18 heures

Durée : 1 h 40

28 € | 18 € | 10 €

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