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Le journal quotidien du spectacle vivant en France. Critiques, annonces, portraits, entretiens, Off et Festival d’Avignon depuis 1991 ! Siège à Avignon, Vaucluse, P.A.C.A.

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« Les Soirs sans », de Lionel Melka (critique), La Bellevilloise à Paris

« Pris entre jour et nuit »… *


Par Lise Facchin

Les Trois Coups.com


S’il n’est pas poète pour une thune, Lionel Melka est un rockeur de cœur. Sa voix qui trimbale ses aspérités balance entre pudeur et colère, entre cynisme et mots d’amour, entre whisky, tabac et rêves de môme. Entouré d’une équipe de musiciens aux couleurs bien marquées, mais qui sont liés par une harmonie assez étonnante, il nous offre une série de concerts en résidence à La Bellevilloise.

Quand il arrive sur la scène, on ne sait pas très bien à quoi s’attendre. Lionel Melka est peut-être un peu trop beau avec ses yeux très verts et ses cheveux poivre et sel faussement dépeignés. Ses musiciens aussi : Jeff à la guitare électrique, les cheveux longs et en pétard qui lui tombent devant les yeux alors qu’il porte sa guitare aux genoux ; Benjamin Violet au violon, élancé, fin, les yeux noirs perçants, le sourire flottant ; et Camille, batteur punk jusqu’aux boucles de ses cheveux. On se dit qu’ils sont bien trop beaux et que ça sent un peu l’arnaque. Enfin, on se méfie.

Et puis ça commence, et il faut bien reconnaître qu’on s’est planté. Non seulement la musique est bonne, mais les musiciens savent nous transmettre le plaisir qu’ils ont de jouer et d’être ensemble. Très marqué des rythmes de blues, les Soirs sans est un album dont les accompagnements et arrangement (Melka/Jeff) vous swinguent dans le dos. Les accords, très articulés, ont de l’humour ; les soli, aucune vanité. Beaucoup de trouvailles, comme la guitare électrique jouée à l’archet, font du concert un étonnement. Les instruments changent de mains, et l’on découvre des pluri-instrumentistes…

lionel-melka o-viguier

Lionel Melka | © O. Viguier

De la mélancolie à la joie, en passant par le dégoût et la colère, les chansons se succèdent, écrites par différents auteurs (Melka, Chet, Guilleton, Pinheiro), mais dont la cohérence frappe. Les spectateurs errent dans des fonds de verre ; croisent la tranche de vie de Mickey, ex-taulard devenu employé chez Eurodisney ; et jubilent avec J’t’emmerde, une chanson que beaucoup d’être humains ont un jour eu envie de chanter (de brailler ?) sans en avoir conscience :

« Plus d’une heure que j’t’écoute à me déballer tes doutes,

Et tu brasses et tu brasses du vent à mes dépends,

J’encaisse et t’en fais des caisses

Tu me stresses, ça me blesse,

J’vais pas perdre mon temps à subir ce boucan !

Faut qu’j’te dise…

J’t’emmerde ! »

Vous voyez de qui il s’agit ? Nous l’avons tous subi, ce pompe-l’air.

Le public, hélas, était un peu trop assis à mon goût, mais il est évident que le rock’n roll, si bon qu’il soit, ne fait pas lever tout le monde… Pour ma part, j’avais, au terme du concert, compris ce qui avait motivé Jacques Higelin à choisir Lionel Melka pour faire sa première partie à Marseille : « Y’a des allumettes au fond de ses yeux, un piano à queue dans sa boîte aux lettres… »… * 

Lise Facchin


* Jacques Higelin : Comme un aviateur dans un ascenceur.

* Jacques Higelin : Tête en l’air


Les Soirs sans, de Lionel Melka

Chant, guitare : Lionel Melka

Guitare électrique, basse : Jeff

Violon, guitare électrique, basse : Benjamin Violet

Batterie : Camille

La Bellevilloise • 19-21, rue Boyer • 75020 Paris

Réservations : 01 44 95 98 21

www.labellevilloise.com/infos.htm

infos@labellevilloise.com

http://www.myspace.com/lionelmelka

Tous les jeudis du mois de juillet 2010 à 20 h 30

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