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Par LES TROIS COUPS
Prétextes
Par Audrey Chazelle
Les Trois Coups.com
Patrice Leconte décide d’adapter son film « Confidences trop intimes » à la scène en confiant la réécriture du texte à Jérôme Tonnerre, qui l’avait accompagné pour le tourner. « L’évidente proposition théâtrale » que contenait le scénario, selon Patrice Leconte, devient prétexte à offrir de « beaux rôles » à Christophe Malavoy (le conseiller financier), Florence Darel (Anna la dépressive), Noémie Kocher (Jeanne l’ex-épouse jalouse) et Olivier Pajot (le psychanalyste).
Anna, la « femme triste » se rend chez un psychanalyste pour lui confier ses problèmes de couple. Et, à l’heure de son rendez-vous, elle se trompe de porte et se retrouve dans le cabinet de William Faber, conseiller financier. Celui-ci tombe sous le charme et l’écoute sans lui dévoiler la méprise. Il ira ensuite confier son imposture au vrai psychanalyste, le Dr Monnier.
Le rideau s’ouvre sur un intérieur au décor rustique. L’aménagement du plateau est plus qu’évocateur : on s’y croirait. Les bureaux, secrétaires, buffets, tableaux aux murs et lampes de chevet abritent tour à tour le cabinet fiscal, et le cabinet du psychanalyste. Pendant plus d’une heure, nous passons d’un bureau l’autre, plongés dans le noir à chaque nouveau passage de porte. La pièce recèle tous les ingrédients du vaudeville, mais les rebondissements et le dénouement sont courus d’avance.
« Confidences trop intimes » | © Falour|Starface
Le sujet de la pièce – « une femme trompée par son mari qui se trompe de porte » –, résumé par le parfait psychanalyste lacanien joué très justement par Olivier Pajot (la caricature participant joyeusement à la crédibilité de son personnage), est évidemment prétexte à malentendus et quiproquos. Au bout d’une demi-heure, mon regard commençait déjà à se balader et à s’attarder sur les nombreux éléments scénographiques. J’ai compris que je m’ennuyais… Les applaudissements entendus avant la fin du spectacle m’ont fait dire que je n’avais pas été la seule à m’impatienter d’arriver au dénouement. Le comique de situation connaît quelques réussites, qui reposent essentiellement sur le jeu enlevé des deux hommes de la pièce.
Patrice Leconte le dit lui-même : il s’est fait plaisir à voir incarner les personnages par ces comédiens de talent. Par contre, les personnages féminins ne parviennent pas vraiment à remplir « les coquilles vides, en attente d’incarnations diverses », offertes par Jérôme Tonnerre. Le costume reste un accessoire et il ne suffit pas aux comédiens de l’enfiler pour créer l’illusion qu’ils l’ont toujours porté.
L’intérêt de se déplacer pour aller voir cette pièce, plutôt que de voir ou revoir le film avec Fabrice Luchini et Sandrine Bonnaire chez soi sur son canapé, peut être de profiter d’un divertissement rythmé par un va-et-vient sans secousse et d’apprécier la qualité de jeu de Christophe Malavoy et Olivier Pajot. ¶
Audrey Chazelle
Confidences trop intimes, de Jérôme Tonnerre
Mise en scène : Patrice Leconte
Avec : Christophe Malavoy, Florence Darel, Noémie Kocher, Olivier Pajot
Décor : Yves Maussion
Lumières : Fabrice Kebour
Costumes : Anne Périer-Bertaux
Collaboration artistique : Morgan Spillmacker
Théâtre des Célestins • 4, rue Charles-Dullin • 69002 Lyon
Billeterie : 04 72 77 40 00
Du 7 au 20 juin 2008, du mardi au samedi à 20 heures, dimanche à 16 heures, relâche le lundi
Durée : 1 h 35
Tarifs : 15 € à 32 € | 13,50 € à 29 € | 10 € à 20 €
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