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Par Les Trois Coups
Où il est question des « Mains sales »,
d’une robe de chambre et de l’œil
du Cyclope
Guy-Pierre Couleau était ce samedi l’invité de François Leclère, directeur artistique du Salon du théâtre, pour évoquer sa mise en scène des « Mains sales », dans un spectacle se jouant à l’Athénée jusqu’au 30 mai prochain. Retour sur conversation…
Directeur du centre dramatique régional d’Alsace à Colmar depuis juillet 2008, Guy-Pierre Couleau est également le metteur en scène de deux spectacles successivement à l’affiche de l’Athénée : les Mains sales de Jean-Paul Sartre et les justes d’Albert Camus, reprise de sa création de 2007 qui se jouera du 3 au 6 juin 2009. Deux pièces sur l’engagement qui « s’éclairent et se répondent » et sont interprétées par les mêmes comédiens.
Au sujet de sa mise en scène des Mains sales, Guy-Pierre Couleau insiste sur le caractère comique de la pièce. Reprenant les mots d’une virulente critique de Marguerite Duras, « une pièce courtelino-shakespearienne », il nous explique que sa direction d’acteur a été fortement marquée par cette acception des Mains sales, comme une comédie qui, au fil de sa progression dramatique, se rapproche du tragique.
« les Mains sales » | © Pierre Grobois
Pour finir, il nous lit un texte de François Périer, interprète d’Hugo lors de la création de la pièce en 1948… Un petit moment de grâce, que sa généreuse lecture de ces lignes émouvantes : on y découvre la surprise du célèbre acteur lorsqu’il apprend que le petit homme lui ayant remis un manuscrit à la hâte est le grand Jean-Paul Sartre. Son émotion fiévreuse qui le pousse à sonner à la porte de l’écrivain la nuit du même soir, à trois heures du matin, pour lui présenter une première lecture de son texte. Et l’admiration qu’il éprouve devant cet homme, dont l’« œil boiteux » selon les termes de Sartre, lui fait penser à l’œil du Cyclope, et confère à son visage une dimension quasi mythologique.
Ah, j’oubliais… La robe de chambre ? C’est dans cette tenue que Sartre accueillit l’acteur cette nuit-là. Elle était revêtue par-dessus un gilet et une cravate. ¶
Sarah del Pino
Les Trois Coups
Salon du théâtre et de l’édition théâtrale
Foire Saint-Germain • place Saint-Sulpice • 75006 Paris
Entrée libre • de 10 heures à 19 heures
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