Le journal quotidien du spectacle vivant en France. Critiques, annonces, portraits, entretiens, Off et Festival d’Avignon depuis 1991 ! Siège à Avignon, Vaucluse, P.A.C.A.
Par Les Trois Coups
Allez écouter un saxo qui a le blues, un accordéon qui miaule et Jean-Marc Le Bihan qui crie. Pourquoi dévoiler le contenu de ses chansons ? Avec un peu d’imagination et d’intelligence, les titres devraient suffire, non ? Le Pavillon des suicidés, Des vieux qui s’aiment encore, la Misère et la Mort, le Rêve, Femme…
En revanche, dire l’homme, oui. Il quête l’inaccessible étoile de la Justice. Ce chanteur de rue n’a qu’un credo : défendre les gens sans importance qui ont perdu d’avance. Jusqu’au bout. Quoi qu’il arrive. Même si ça se termine dans un panier à salade. Il est le « client » le plus constant des geôles de Lyon, d’Avignon et d’ailleurs. Il est prié – comme vous ! – de penser en cercle. Vicieux, bien sûr.
Ce chanteur errant, cet imprécateur vagabond, avec la tendresse des poètes indignés, hurle les maux de notre monde. Les infamies quotidiennes. D’où qu’elles viennent. De quelque couleur qu’elles soient. Jean-Marc Le Bihan est un albatros au bec agacé par le brûle-gueule des Khôns et des Salauds. Ce migrateur couillu nous crucifie dans notre mauvaise conscience. Nous repaît de révolte. De beauté aussi. De beauté.
Faut-il mourir pour être libre ? Aux âmes, citoyens ! ¶
Vincent Cambier
Les Trois Coups
Le Cri de ceux qu’on n’entend pas, de Jean-Marc Le Bihan
Espace Perspectives • Avignon
À 12 heures
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