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22 novembre 2005 2 22 /11 /novembre /2005 22:04

« Une langue étrangère
qui s’apprend avec le nez »


Par Vincent Cambier

Les Trois Coups.com


Le Chien qui fume présentait un spectacle inhabituel, dont le socle était constitué d’aphorismes, sur un sujet cher aux Français : le vin, ce « jus de raisin qui a bien tourné ».

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C’est à une jolie soirée que j’ai assisté, au Chien qui fume, en voyant et en écoutant Des mots dans mon vin, de Bernard Sorbier. A fortiori parce que ce moment me semble exempt de toute prétention.

Il n’empêche que toute l’équipe a fourni un travail (certaines personnes qui viennent sur scène ont parfois tendance à oublier cette donnée essentielle). Et, connaissant Gérard Vantaggioli, sans doute dans la bonne humeur.

Travail de Bernard Sorbier, d’abord, et à double titre. Même si je trouve l’écriture parfois très inégale, le texte recèle quelques pépites poétiques. À commencer par cet exergue modeste et généreux : « Je ne connais et ne connaîtrai jamais l’humain. Je ne connais et ne connaîtrai jamais le vin. Mais je sais, je sais que je les aime. » Belle mise en bouche !

La sensualité et la métaphore féminine éclatent dans maintes formules, comme celle-ci : « Dans la cave, les bouteilles de vin patientent lascivement, comme les vierges d’un harem en attendant d’être consommées une seule et unique fois. » 

Bernard Sorbier se révèle aussi un auteur qui a « pensé » le vin : « Prenons notre temps. Un vin peut être susceptible de ne pas être chambré. » Il émet même des idées qui titillent l’universalité : « Les sommeliers sont les interprètes d’une langue étrangère qui s’apprend avec le nez. » Concernant l’écrivain, je vous agace une dernière fois les papilles avec ce joli jeu de mots : « Tous les chemins du dégustateur mènent arôme. »

Quant à l’interprète Bernard Sorbier, il s’en sort plutôt bien. Il est très à l’aise sur le plateau, alors qu’il arpente les planches pour la première fois. Il est vrai que Gérard Vantaggioli le dirige finement et le sert par une mise en scène sobre et touchante.

Franck Michallet (régisseur général), lui, a construit d’impressionnantes pyramides de verres du plus bel effet (2 400 verres au total !) et se sert de ses lumières irisées comme un peintre de sa palette. 

Vincent Cambier


Des mots dans mon vin, de et par Bernard Sorbier

Mise en scène : Gérard Vantaggioli

Régie générale : Franck Michallet

Le Chien qui fume • 75, rue des Teinturiers • Avignon

Tél. : 04 90 85 25 87 – Télécopie : 04 90 86 80 68

www.chienquifume.com

contact@www.chienquifume.com

Mercredi 16 et vendredi 18 novembre 2005 à 20 h 30

Entrée libre

Bibliographie de Bernard Sorbier :

• Pensées indigestes, 1994 (épuisé)

• Pensées indigestes 2, illustré par CharlÉlie Couture, 2000 et réédition 2003, 9 euros

• Pensées indigestes 3, illustré par CharlÉlie Couture, 2003, 9 euros

• Un homme penché sur un berceau, postface de Jacques Salomé, 2003, 14 euros

• La Route des stars, en collaboration avec Fabien Bonnieux, 2004, 10 euros

• Comme un chat, dessins de Dominique Rousseau, 2004, 5 euros

• Petites éternités de nouvel an, illustré par Lizzie Napoli, 2004, 5 euros

• Des mots dans mon vin, dessins d’Alain Sirvent, 2005

Il est possible de commander ces ouvrages, sans frais de port, en écrivant à :

Bernard Sorbier, Les mots du Ber, domaine de la Tuyère,

Mollans-sur-Ouvèze • 26170 Buis-les-Baronnies

bernard.sorbier@wanadoo.fr

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