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7 mars 2011 1 07 /03 /mars /2011 23:53

« Quand je parle
de déclamation, je parle
de souffle qui éclate
le bavardage. »


Par Sheila Louinet

Les Trois Coups.com


Quelques minutes avec un jeune metteur en scène. Qui porte avec ferveur et vérité un auteur qui continue à résonner à une époque où la hiérarchie des valeurs (bien que différente des écrivains fin de siècle) est toujours autant remise en question… Entretien.

salome florencia-cano-lanza-615

« Salomé » | ©  Florencia Cano Lanza

Dans ce qui suit, le comédien et metteur en scène Jérémie Le Louët nous fait part de sa passion pour les auteurs décadents et de sa vision de la pièce d’Oscar Wilde Salomé. Alors que le rôle éponyme devait être joué par la grande Sarah Bernhardt et que l’œuvre a été quelque temps censurée (parce que considérée comme bien trop sulfureuse), aujourd’hui « Salomé » est souvent méconnue du grand public et n’occupe plus une place de choix sur le devant de la scène théâtrale. Pour quelles raisons ?

« Quand je parle de déclamation, je parle de souffle qui éclate le bavardage. » Dans la seconde partie de l’entretien, Jérémie Le Louët nous explique la façon dont il entend jouer les auteurs décadents. Ses intentions sont proches de celles d’un Antonin Artaud : il maîtrise l’art de « respirer » la phrase avec une justesse impeccable. Son souffle est une vibration qui veut faire sentir avant de faire comprendre. Cette façon de jouer nous reconnecte au verbe, un verbe pour lequel le sens devient secondaire comparé à ce qu’il nous fait ressentir.

Très récemment, nous avons aussi eu l’occasion d’assister à un autre travail de Jérémie Le Louët. Il s’agissait d’une « petite forme », trois contes d’auteurs dits « décadents » (Marcel Schwob et Lautréamont). Ces récits font écho au travail déjà accompli avec Salomé. En plus du lieu singulier (dans un appartement) où se déroulait la manifestation (les spectateurs étaient des abonnés du Théâtre de Cachan où la compagnie est en résidence), le narrateur (Le Louët, seul en scène) nous fait vivre le chaos des personnages et arrive à leur donner un aspect séraphique ou démoniaque. La démonstration est claire : seule la présence et le souffle du comédien comptent ici… relayés par aucun artifice scénographique. Les respirations des quelques privilégiés qui avaient la chance d’être là étaient en suspens… 

Entretien avec Jérémie Le Louët, 1re partie

Écoutez ci-dessous :

dewplayer:http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/28/08/82/Mes-mp.3/entretien-jeremie-le-louet-1repartie.mp3&

Entretien avec Jérémie Le Louët, 2e partie

Écoutez ci-dessous :

dewplayer:http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/28/08/82/Mes-mp.3/entretien-jeremie-le-louet-2epartie.mp3&

Sheila Louinet


Salomé, d’Oscar Wilde 

Cie Les Dramaticules

Tous les renseignements sur son site : www.dramaticules.fr

Mise en scène : Jérémie Le Louët

Avec : Julien Buchy, Anthony Courret, Jonathan Frajenberg, Noémie Guedj, Katarzyna Krotki, Jérémie Le Louët, David Maison
et Stéphane Mercoyrol

Scénographie et costumes : Christophe Barthès de Ruyter

Création lumière : Jean-Luc Chanonat

Son : Simon Denis

Théâtre de l’Ouest-Parisien • 1, place Bernard-Palissy • 92100 Boulogne-Billancourt

Prochaines représentations :

– Théâtre de Saint-Maur, le 18 mars 2011 à 20 h 30

– Théâtre-Auditorium de Poitiers, le 22 mars 2011 à 20 h 30

Durée : 1 h 20

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