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19 septembre 2014 5 19 /09 /septembre /2014 16:44

Audacieux Éphémère


Par Céline Doukhan

Les Trois Coups.com


« Scène conventionnée pour les écritures théâtrales contemporaine » : un label très officiel pour l’exigeant quoique convivial Théâtre de l’Éphémère au Mans. Et, le croirez-vous ? Tous les spectacles sont à huit euros…

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« Orphelins » | © H. Dewasmes

Face au mastodonte du nouvel attelage Les Quinconces-L’Espal existe un théâtre petit mais vaillant. Que dire, il existe : il étincelle ! Face à lui, donc, au propre comme au figuré, David semble affronter Goliath. Ses trois étages serrés entre les bâtiments mitoyens, la façade jaune coquille d’œuf contraste avec l’immense vaisseau de verre qui se déploie depuis quelques mois à quelques dizaines de mètres de là, de l’autre côté de la vaste place des Jacobins…

Et pourtant, il est là et bien là, le Théâtre Paul‑Scarron, animé depuis 1991 par le Théâtre de l’Éphémère. D’abord en raison de l’identité marquée de sa programmation, entièrement tournée vers les auteurs vivants. Mais aussi grâce à un public fidèle, prêt à suivre son équipe passionnée dans des territoires sans doute peu familiers. C’est ce pari que relèvent à chaque nouvelle saison les deux codirecteurs artistiques, Didier Lastère et Jean‑Louis Raynaud. Et puis avec sa taille relativement modeste (148 places), son minuscule guichet pour la billetterie, son bar sympathique installé sur une mezzanine en surplomb du plateau, ses expositions de peinture dans le hall d’entrée… il émane du lieu de chaleureux effluves de Off d’Avignon. Grâce aussi bien sûr aux aventures théâtrales qu’il offre avec générosité au public…

Au menu, donc, une initiative qui met le pied à l’étrier à de jeunes comédiens, « Premier plateau ». Le dispositif fédère plusieurs salles sarthoises qui accueilleront la création Vingt ans, et alors !, d’après le dramaturge néerlandais Don Duyns. Pour une vision passablement déglinguée de la famille, on sera servi avec Orphelins [et ici] de Dennis Kelly, décrit comme un « thriller», ou encore Ma famille, un « conte généalogique » dans lequel tout un chacun vend littéralement père et mère pour s’acheter les objets du confort moderne. On verra aussi trois comédiens interpréter Deux vieilles dames dans une pièce aux dialogues crus et minimalistes. Les Impossibles rencontres de Peter Asmussen, mises en scène par Yvon Lapous, distingué en 2011 pour le Voyage d’Alice en Suisse, donnent bien envie, également.

Les amateurs de formules plus roboratives pourront quant à eux se rassasier grâce aux deux cycles programmés, le premier intitulé « Auteur et metteur en scène » qui explore la problématique de l’auteur mettant en scène son propre texte. Quant au cycle « Libertés, des voix s’élèvent » en partenariat avec Les Quinconces-L’Espal, il propose des mises en scène de paroles on ne peut plus actuelles, et fera entendre un missionnaire revenant d’Afrique, un trentenaire de Charleroi et le groupe égyptien El Warsha. À noter également, la reprise (pour la dernière fois sans doute) de l’une des créations du Théâtre de l’Éphémère, Pour Louis de Funès de Valère Novarina, interprété par Didier Lastère. 

Céline Doukhan


Également couvert par les Trois Coups : Amédée de Côme de Bellescize.

Voir aussi « Ma famille », de Carlos Liscano et « John a disparu », d’Israël Horovitz (critique), Off 2007, Caserne des pompiers à Avignon

Voir aussi « la Guitare », de Michel del Castillo (critique), Off du Festival d’Avignon 1996, Théâtre du Chêne-Noir à Avignon


Théâtre Paul-Scarron • 8, place des Jacobins • 72000 Le Mans

www.theatre-ephemere.fr

Réservations : 02 43 43 89 89

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