Par Léna Martinelli
Les Trois Coups.com
Du théâtre privé au théâtre subventionné, le répertoire s’enrichit d’œuvres à découvrir, surtout que les auteurs contemporains revitalisent un art trop longtemps crispé sur ses classiques. Variations légères autour du thème intarissable de l’amour, poèmes inspirés, textes engagés, pièces intimistes ou chorales, il y en a pour tous les goûts, sans chichis ni sectarisme. Le théâtre porte haut le verbe tant que les metteurs en scène en proposent une interprétation personnelle et assumée, tant que les comédiens incarnent les personnages de ces pièces avec leurs tripes. Quelle que soit la forme et la visée du projet artistique.
Comme les comédiens, les auteurs vedettes séduisent aussi les directeurs de lieux. L’Atelier a porté son choix sur l’excellente Anna Gavalda et son best-seller Je l’aimais (1). La mise en scène est assurée par Patrice Leconte, qui ne quitte décidément plus les planches. La distribution est à la hauteur de cette histoire d’amour, dont Gérard Darmon et Irène Jacob tentent de recoller les morceaux éparpillés. « Les histoires finissent toujours mal… en général », n’est-ce pas ! Alors pour ne pas déprimer trop, on peut préférer les rencontres amoureuses, plutôt que les ruptures. Nicolas Bedos a écrit une comédie romantique originale : avec Promenade de santé (2), une histoire d’amour entre deux patients d’une clinique psychiatrique, on est toujours dans la névrose, mais on se demande, avec beaucoup de légèreté, jusqu’à quel point protéger l’autre de ses propres sentiments. Anaïs Nin et Henry Miller (3) n’ont pas vraiment envisagé leur relation sous cet angle ! Pour partager encore un peu leur passion, le Théâtre Marigny reprend ce succès public à partir de mai (voir la critique de Sylvie Beurtheret).
Ah ! L’amour…
Les spectacles du théâtre privé ne se résument pas aux seules pièces de boulevard. Certes, le Théâtre Saint-Georges, le Théâtre Rive-Gauche ou le Palais royal continuent d’exceller dans ce registre, avec les classiques du genre (Guitry, Feydeau) ou des auteurs vivants qui ont su se mettre au goût du jour. Ray Cooney, Gérald Sibleyras, Éric Assous, ou Françoise Dorin nous livrent des réflexions amusées sur la vie conjugale, ses aléas et ses corollaires, sans aucune prétention, bien sûr. Mais sur le thème du triangle amoureux, on peut trouver une infinité d’approches. Ainsi, celle quasi philosophique de David et Edward (4) fait se rencontrer deux hommes sur la tombe d’une défunte. Or, ceux-ci découvrent qu’ils ont partagé l’amour de la même personne depuis cinquante ans. La confrontation au sommet de ces deux grands acteurs, que sont Michel Duchaussoy et Michel Aumont, promet d’être réjouissante, car le rire le dispute sans cesse à l’émotion (voir la critique de Vincent Morch). Avec des liens plus ténus, Voyage pour Hénoch (5) raconte une histoire pas très éloignée de celle-ci, celle de deux frères que tout oppose et que l’amour rapproche. Deux frères unis par une femme mystérieuse et sublime. En route pour une ville imaginaire, ils vivent leurs rêves d’enfance, des rêves d’Amérique brisés par le destin. Encore une réflexion sur l’écart parfois important entre l’existence dont on rêve et celle qu’on vit finalement.
Des engagements autres
On peut parfois craindre du sentiment à revendre avec des thèmes « cuculs la praline » (les difficultés du couple, les conflits familiaux, le temps qui passe, le mal de vivre, la solitude). Il n’empêche : cela fait aussi du bien, de temps en temps, ces belles émotions partagées ! Jean-Claude Grumberg, lauréat du molière 2009 auteur francophone vivant, fait partie des contemporains davantage préoccupés par l’histoire avec un grand H. Il sait mêler récit intime à des faits qui ont marqué notre siècle. Dans les Autres (6), au-delà des tribulations d’un couple de Français moyens, il évoque un thème universel, la confrontation aux autres et notre inscription au sein de la société, à une période transitoire importante, 1967. Avec Fièvre (7), il y a aussi de la révolution dans l’air (voir la critique d’Emmanuel Arnault) ! Le Capital de Karl Marx tombe entre les mains d’une femme riche. Partie en voyage, cette Candide se heurte à l’éternel paradoxe : ceux qui ont tout-ceux qui n’ont rien. Elle s’émeut, pose des questions. Cette fièvre qui la gagne témoigne-t-elle d’un retour en grâce du communisme ?!
Plus enclin à la démocratie participative, Robert Hossein (8) monte sur scène pour présenter un spectacle interactif comme il les aime. Il se penche sur le procès de Seznec, condamné au bagne à perpétuité. Il tente de s’approcher au plus près de la vérité, avec force reconstitutions, non pour le réhabiliter, ni pour remettre en cause le travail de la justice. Il espère que le spectateur pourra ainsi forger sa propre opinion en son âme et conscience : « C’est à vous de me juger, vous serez tous les jurés ! ». Avis aux citoyens !
Du drame en perspective, donc, mais divertissant. Évidemment, rien de comparable avec la Monnaie de la pièce (9), « une comédie sonnante et trébuchante » proposée au Théâtre Michel. Parce que, parfois, il vaut mieux en rire… Le secteur privé, de crainte que le public ne soit effrayé, privilégie les variations populaires, dans des tonalités nostalgiques, tendres, morales ou plaisantes, aux pièces trop exigeantes. Les sujets graves, les théâtres subventionnés ne répugnent pas à les traiter. Au contraire. Des comédies classiques sont même régulièrement débarrassées de leurs scories divertissantes pour une soirée « prise de tête » à faire fuir tous les khâgneux ! Ce qui amène certains à cataloguer le théâtre public d’« intello ».
Des classiques, encore et toujours
D’ailleurs, Molière est aujourd’hui moins mis en scène que durant les années passées. Aux Abesses, c’est Bérangère Jannelle qui s’y colle avec un texte plus rarement monté (voir la critique de Maud Sérusclat) : Amphitryon (10). Auteur classique également incontournable des programmes scolaires, Marivaux suscite un regain d’intérêt auprès des metteurs en scène : Lambert Wilson présente la Fausse Suivante (11) et Didier Bezace les Fausses Confidences (12), avec une excellente distribution (Pierre Arditi, Anouk Grinberg, Robert Plagnol, Isabelle Sadoyan, Marie Vialle). Ibsen, très à la mode, remonte allègrement dans le « top ten » des auteurs classiques. Cette saison, on pourra comparer plusieurs versions d’Une maison de poupée : à l’Odéon (voir « Les comédiens en vedette »), à Nanterre-Amandiers (13) et à l’Athénée (14), après la Colline (par Stéphane Braunschweig, voir la critique de Maja Saraczyńska). Après le cycle Tchekhov et la réhabilitation de Feydeau, partons donc à découverte du répertoire norvégien.
« le Roi Lear » | © Marc Ginot
Mais, de tous, c’est Shakespeare qui rafle la mise, auteur auquel tout metteur en scène de renom doit se confronter au moins une fois. L’Anglais Declan Donnellan, lui, n’en est pas à son coup d’essai. Il arrive en février avec sa nouvelle création : Macbeth (15). Quant à Jean-Claude Fall, il joue double avec le Roi Lear [voir la critique de Marie-Christine Harant] et Richard III [voir la critique de Marie-Christine Harant] (16), présentés en alternance. Plus que des exercices de style, ces propositions continuent d’explorer ce vaste continent pour révéler de nouveaux aspects à ces chefs-d’œuvre à la portée universelle. Cela nous rappelle l’importance du point de vue dramaturgique. En effet, sans lecture sensée du texte, aucune pièce – qu’elle parle d’hier ou d’aujourd’hui – n’est susceptible de résonner longtemps en nous.
Trouver des échos inédits, les metteurs en scène du théâtre privé s’y attellent aussi. À moins qu’ils ne souhaitent seulement actualiser des pièces susceptibles de ratisser large. Si William risque d’être un peu malmené dans une Mégère à peu près apprivoisée (17), une adaptation annoncée d’emblée comme « déjanto-kitsch », il devrait être mis à l’honneur au Théâtre Marigny qui accueillera, dans le cadre d’une tournée mondiale, Sam Mendes et sa compagnie (18), déjà venus en France avec Cabaret. Outre Jean Anouilh, Sacha Guitry, Feydeau – les grands classiques du privé –, on trouve donc de jolies surprises : Molière s’invite aussi aux Variétés. Avec sa première édition, le festival Coups de théâtre (19) inaugure un rendez-vous annuel avec des pièces du passé. Voilà de quoi réconcilier anciens et modernes ! Ibsen (voir « Les comédiens en vedette ») et Schnitzler (20) ne sont pas non plus en reste. De part et d’autre, les directeurs se sont-ils donnés le mot ?
Et des auteurs contemporains en grande forme
Le secteur subventionné pioche dans le répertoire du secteur privé, et vice versa. Après Feydeau ou Ionesco, c’est au tour d’Albert Camus, dont on vient de célébrer le cinquantième anniversaire de sa mort, d’accéder aux planches de l’institution : Stanislas Nordey montera les Justes (21) à la Colline. Les mots de Marguerite Duras (22) résonneront de l’Artistic Athévains au Théâtre des Deux-Rives-centre dramatique régional de Haute-Normandie, tandis que ceux de Thomas Bernhard (23), jusque-là essentiellement servis au subventionné, seront incarnés magistralement par Serge Merlin au Théâtre de la Madeleine. Comme quoi le théâtre privé sait aussi prendre des risques ! Extinction est l’œuvre sans doute la plus politique de cet auteur qui a porté l’art de l’exagération à ses plus extrêmes confins. Espérons qu’il touchera là un nouveau public.
L’ouverture, Joël Pommerat, un des auteurs les plus passionnants du moment, y travaille aussi, en passant de ses dispositifs frontaux élaborés à de nouvelles perspectives. Avec Cercles, fictions (24), il explore les lisières troubles du réel et de la fiction au cœur d’un espace circulaire. Belle idée que cette confidence offerte au public, installé d’étrange manière, dans un théâtre savamment peuplé de fantômes, celui – magique – des Bouffes du Nord. La vie, la mort, deux thèmes intarissables. Dans 399 secondes (25), Fabrice Melchiot mène quatre jeunes gens à Shanghai où ils ont décidé de se donner la mort pendant une éclipse solaire. Au même moment, une jeune femme en poignarde une autre dans les rues de Berlin. Dans le monde des morts, deux jeunes défunts trouvent l’amour. À Oslo, deux frères tentent de voler le Cri de Munch pour l’offrir à leur sœur muette… Cette pièce (voir la critique de Maja Saraczyńska) sur les choix radicaux et les dérives de la jeunesse est aussi un hymne au désir et à la vie. Le vieil homme, l’adulte et l’enfant de Terre océane (26) nous transportent dans un autre espace-temps. Le talentueux auteur québéquois, Daniel Danis, puise dans la mémoire la force de vie nécessaire à ces adultes confrontés à la maladie de leur fils adoptif. Mais pour cet apprentissage de la paternité, de la vie, le temps est là aussi compté.
Plus ancré dans le quotidien, Pippo Delbono, de retour au Théâtre du Rond-Point, dénonce le double langage des hommes politiques et des médias. L’idée de la Menzogna (« le Mensonge », voir la critique de Lorène de Bonnay) (27) lui est venue de l’incendie, dans une usine, où sept ouvriers ont péri il y a quelques mois. Tout aussi engagé, Pascal Rambert propose un vaste projet qui réunit le philosophe Éric Méchoulan, quatre performeuses, trente participants aux ateliers d’écriture du Théâtre de Gennevilliers et seize choristes de l’École nationale de musique de la ville. Il y aura du monde sur le plateau pour cette microhistoire de l’économie (28). La troupe du Théâtre du Soleil élargit également son horizon. Les Naufragés du fol espoir (Aurores) (29) est la dernière création collective mi-écrite par Hélène Cixous, librement inspirée par un roman posthume de Jules Verne, mise en scène par Ariane Mnouchkine. Après plusieurs annonces d’embarquement (la création était initialement prévue en novembre 2009), l’évènement de cette rentrée commencera le 3 février. Une aventure passionnante à partager. ¶
Léna Martinelli
(1) Je l’aimais, d’après le roman d’Anna Gavalda
Mise en scène : Patrice Leconte
Théâtre de l’Atelier • 01 46 06 49 24
www.theatre-atelier.com
À partir du 22 janvier 2010
(2) Promenade de santé, de Nicolas Bedos
Mise en scène : Nicolas Bedos
La Pépinière Théâtre • 01 42 61 44 16
www.theatrelapepiniere.com
À partir du 9 février 2010
(3) Une passion, Anaïs Nin-Henry Miller, de et par Delphine de Malherbe
Théâtre Marigny • salle Popesco • 01 53 96 70 00
www.theatremarigny.fr
Reprise le 18 mai 2010
(4) Édouard et Edward, de Lionel Goldstein
Mise en scène : Marcel Bluwal
Théâtre de l’Œuvre • 01 44 53 88 88
À partir du 19 janvier 2010
(5) Voyage pour Henoch, de Hadrien Raccah
Mise en scène : Anne Bouvier
Espace Pierre-Cardin • 01 892 68 36 22
Depuis le 29 octobre 2009. Jusqu’au 20 février 2010
(6) Les Autres, de Jean-Claude Grumberg
Mise en scène : Daniel Colas
Théâtre des Mathurins • 01 42 65 90 00
www.theatremm.com
Reprise à partir du 12 janvier 2010
(7) Fièvre, de Wallace Shawn
Mise en scène : Lars Norén
Théâtre des Mathurins • 01 42 65 90 00
www.theatremm.com
À partir du 13 janvier 2010
(8) Seznec, un procès impitoyable, d’Olga Vincent et Éric Rognard
Mise en scène : Robert Hossein
Théâtre de Paris • 01 48 74 25 37
www.theatredeparis.com
À partir du 26 janvier 2010
(9) La Monnaie de la pièce, de Didier Caron et Roland Marchisio
Mise en scène : Didier Caron
Théâtre Michel • 01 42 65 35 02
www.theatre-michel.com
Du 26 janvier au 7 février 2010
(10) Amphitryon, de Molière
Mise en scène : Bérangère Jannelle
Théâtre des Abbesses • 01 42 74 22 77
www.theatredelaville.com
Du 27 janvier au 12 février 2010
(11) La Fausse Suivante, de Marivaux
Mise en scène : Lambert Wilson
Théâtre des Bouffes-du-Nord • 08 92 68 36 22
www.bouffesdunord.com
Du 6 avril au 15 mai 2010
(12) Les Fausses Confidences, de Marivaux
Mise en scène : Didier Bezace
Théâtre de la Commune d’Aubervilliers • 01 48 33 16 16
www.theatredelacommune.com
Du 27 février au 2 avril 2010
(13) Une maison de poupée, de Henrik Ibsen
Mise en scène : Jean-Louis Martinelli
Nanterre Amandiers • C.D.N. de Nanterre • 01 46 14 70 00
www.nanterre-amandiers.com
Du 10 mars au 17 avril 2010
(14) Une maison de poupée, de Henrik Ibsen
Mise en scène : Niels öhlund
Athénée - Théâtre Louis-Jouvet • 01 53 05 19 19
www.athenee-theatre.com
Du 6 au 22 mai 2010
(15) Macbeth, de Shakespeare
Mise en scène : Declan Donnelan
Les Gémeaux (scène nationale de Sceaux) • 01 46 61 36 67
www.lesgemeaux.com
Du 27 janvier au 12 février 2010
(16) Le Roi Lear, Richard III, de Shakespeare
Mise en scène : Jean-Claude Fall
Théâtre des Quartiers-d’Ivry • 01 43 90 49 49
www.theatre-quartiers-ivry.com
Du 4 au 31 janvier 2010
(17) La Mégère à peu près apprivoisée, d’à peu près Shakespeare
Mise en scène : Alexis Michalik
Splendid Saint-Martin • 01 42 08 21 93
www.lesplendid.com
À partir du 15 janvier 2010
(18) The Bridge Project 2010 (As You Like It et The Tempest), de Shakespeare
Mise en scène : Sam Mendes
Théâtre Marigny • 01 53 96 70 00
www.theatremarigny.fr
5 exceptionnelles du 14 au 17 avril 2010
6 exceptionnelles du 20 au 24 avril 2010
(19) Les Fourberies de Scapin, l’Avare, les Précieuses Ridicules, de Molière
Mise en scène : Jean-Christophe Daguerre et Christophe Glockner
Théâtre des Variétés • 01 42 33 09 92
www.theatredesvarietes.fr
Du 30 janvier au 8 mai 2010
(20) La Ronde, d’Arthur Schnitzler
Mise en scène : Marion Bierry
Théâtre de Poche • 01 45 48 92 97
Depuis le 15 décembre 2009
(21) Les Justes, d’Albert Camus
Mise en scène : Stanislas Nordey
Théâtre national de la Colline • 01 44 62 52 52
www.colline.fr
Du 19 mars au 23 avril 2010
(22) Le Théâtre de l’amante anglaise, de Marguerite Duras
Conception : Élizabeth Macocco et Ahmed Madani
Théâtre Artistic Athévains • 01 43 56 38 32
www.artistic-athevains.com
Du 15 mars au 17 avril 2010
(23) Auslöschung / Extinction, de Thomas Bernhard
Mise en scène : Blandine Masson et Alain Françon
Théâtre de la Madeleine • 01 42 65 07 09
www.theatremadeleine.com
À partir du 9 mars 2010
(24) Cercles, de et par Joël Pommerat
Théâtre des Bouffes-du-Nord • 08 92 68 36 22
www.bouffesdunord.com
Du 26 janvier au 6 mars 2010
(25) 399 secondes, de Fabrice Melchiot
Mise en scène : Stanislas Nordey
Théâtre Ouvert • 01 42 55 55 50
www.theatre-ouvert.net
Du 18 janvier au 6 février 2010
(26) Terre océane, de Daniel Danis
Mise en scène : Véronique Bellegarde
Théâtre des Abbesses • 01 42 74 22 77
www.theatredelaville.com
Du 30 mars au 10 avril 2010
(27) La Menzogna, de et par Pippo Delbono
Théâtre du Rond-Point • 01 44 95 98 21
www.theatredurondpoint.fr
Du 20 janvier au 6 février 2010
(28) Une (micro) histoire économique du monde, de et par Pascal Rambert
Collaboration artistique : Éric Méchoulan
Théâtre de Gennevilliers • 01 41 32 26 26
www.theatre2gennevilliers.com
Reprise du 9 au 20 février 2010
(29) Les Naufragés du fol espoir (Aurores), du Théâtre du Soleil
Mise en scène : Ariane Mnouchkine
Cartoucherie de Vincennes • 01 43 74 24 08
www.theatre-du-soleil.fr
À partir du 3 février 2010